LE RÈGLEMENT CIVIL DES SUCCESSIONS INTERNATIONALES OUVERTES APRÈS LE 17 AOÛT 2015
LE PRINCIPE
Depuis le Règlement Européen sur les successions, une seule loi est censée s’appliquer aux successions comportant un élément d’extranéité.
En effet, ce texte a pour objectif de simplifier et surtout d’unifier le régime de ces successions.
Désormais, par application de ce règlement, la loi applicable est, en principe, celle de la « dernière résidence habituelle » du défunt et cela pour l’ensemble de ses biens (biens mobiliers et immobiliers).
RAPPEL: Avant l’entrée en vigueur du Règlement Européen, plusieurs lois pouvaient régir une succession : celle du dernier domicile du défunt pour les biens mobiliers et celle(s) du pays où étaient situés les biens immobiliers.
A QUELLES SUCCESSIONS S’APPLIQUE LE REGLEMENT EUROPEEN ?
Le Règlement a une vocation universelle ce qui signifie qu’il s’applique dans tous les États membres de l’Union Européenne (à l’exception du Danemark, de l’Irlande et du Royaume-Uni) et ce quelle que soit la loi désignée (loi d’un État membre de l’Union Européenne ou loi d’un État tiers).
Ainsi, le Règlement trouve à s’appliquer même si le défunt avait la nationalité d’un État tiers mais qu’il avait sa dernière résidence habituelle dans un État membre.
ATTENTION: Il n’en demeure pas moins que la loi désignée par le Règlement pourra poser des difficultés d’application et d’efficacité dans les pays tiers, c’est-à-dire les pays non liés par le Règlement.
EXEMPLES:
- Une personne de nationalité canadienne, décède en Allemagne où elle avait sa résidence habituelle ; le notaire allemand en charge du règlement de cette succession appliquera la loi successorale allemande.
- Un Français résidant habituellement au Brésil y décède laissant des biens en France et au Brésil, ses héritiers habitant en France. La succession sera réglée conformément à la loi brésilienne, loi de dernière résidence habituelle du défunt.
L’EXCEPTION : LA CLAUSE DE SAUVEGARDE
Il arrive que la résidence habituelle du défunt soit difficile à établir, en particulier lorsqu’il s’agit d’expatriés vivant dans plusieurs pays au cours de la même année. Dans ce cas, c’est la loi du pays avec lequel le défunt avait « des liens manifestement plus étroits » qui s’applique à sa succession.
EXEMPLE: Un ressortissant français vivant habituellement en France avec sa famille et y ayant tous ses biens, est envoyé en Allemagne pour une mission d’un an. Il décède à Berlin quelques jours avant le terme de sa mission.
En principe, c’est la loi successorale de la dernière résidence qui devrait s’appliquer, en l’occurrence la loi allemande. Toutefois, la loi française pourrait prévaloir compte tenu des liens manifestement plus étroits (famille, patrimoine) que le défunt entretenait avec la France.